La guerre en Europe avec Hitler s’était bien terminée le 8 mai 1945. Jusqu’à la fin de 1941, les États-Unis ne se sont pas impliqués militairement dans la guerre en Europe, tout en fournissant du matériel militaire. Ils voulaient garder une certaine neutralité.
Mais le 7 décembre 1941, sans déclaration de guerre, les Japonais attaquaient lourdement Pearl Harbor, une base navale américaine importante située assez près des côtes dans le Pacifique. Par la suite, la guerre est devenue mondiale. Pendant trois ans, les forces des États-Unis en ont eu plein le dos avec les Japonais. Ils ont dû se défendre dans tout le sud du Pacifique.
Dans le fond de mon rang, nous n’avons pas entendu parler beaucoup des affrontements avec les Japonais. Mais l’image que nous avions d’eux n’avait rien à envier aux plus méchants des ¨boches¨ et des SS. Leur empereur-dieu les obligeait à une obéissance absolue. À son service et à sa demande, ils devaient se faire «hara-kiri ». Devenir des « kamikazes ».
Un suicide commandé, mais volontaire. Nous, les enfants, nous étions vraiment terrorisés. Ébranlés par ces pilotes d’avion-bombe qui partaient en laissant leur train d’atterrissage au sol pour ne plus pouvoir atterrir. Pour aller plonger sur un cuirassé ou autres objectifs importants. Ou ces soldats blessés pleins de dynamite. La liste de ces horreurs est indéfinie et un grand nombre de soldats américains en ont payé le prix. On parle de centaines de milliers de morts et de blessés.
Puis, Hiroshima et Nagasaki. Le 6 août 1945. Nous avons pensé que la fin du monde était arrivée. La radio avait parlé, le matin, de la bombe atomique : une catastrophe apparemment absolue. Nous allions aux champs dans la voiture à deux chevaux et mon père a pris le temps d’arrêter et d’échanger un long moment avec notre voisin Thériault. Ils ont vraiment parlé de fin du monde. Après la bombe, les villes complètes étaient détruites, les corps humains étaient devenus des ombres sur les murs, les chairs se détachaient sur les squelettes, la terre serait improductive pour des siècles.
La panique était la seule réponse. Qu’allons-nous devenir?
Si je vous ai parlé de cet événement avec notre voisin Thériault, c’est que mon souvenir est précis comme s’il datait d’hier.
1 commentaire
Madeleine Roberge
Merci de partager tes souvenirs, c’est ça la vraie histoire, la vie quotidienne de ceux qui observent et subissent. Ils faut s’en souvenir
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